Le coronavirus a complètement gelé la vie du Musée de Folklore et des Imaginaires, avec la fermeture des portes, du 14 mars au 14 juin, ainsi que la mise à l’arrêt du personnel d’accueil et de gardiennage. Bien plus, c’est quasi toute l’économie du pays qui a été suspendue. Les relations familiales, amicales, professionnelles ont dû être entretenues avec des mesures de distanciation. Du jamais connu. Du jamais vécu.
Très vite, on s’est dit au musée qu’il fallait garder une trace tangible de cette révolution, d’autant qu’on ne perçoit pas encore les effets à court, moyen et long terme de cette pandémie.
Des démarches sont entreprises pour solliciter des personnes qui, dans l’urgence, fabriquent artisanalement des masques afin qu’elles offrent un ou plusieurs exemplaires de leur production originale.
La description des masques a été encodée dans le nouvel inventaire électronique du musée mis en ligne grâce à Proscitec.
Mais il s’agit aussi de les rendre visibles au sein des collections. C’est Christopher, jeune gardien, qui suggère de masquer les visages des mannequins. Aussitôt dit, aussitôt fait, avec l’aide de Cyrielle, autre jeune gardienne arrivée récemment dans l’équipe.
C’est ainsi que, le 28 juin, Gramère Cucu se retrouve avec un masque confectionné dans un ancien fanion orné de la cathédrale et cousu sur un morceau de sac en tissu avec le graphisme de Denis Meyers.
Des masques réalisés avec des tissus aux motifs en forme de crâne sont passés sur le visage du tisserand et du fabricant de bas. Le cabaretier est équipé du masque rouge distribué à Brunehaut.
Sensible à cette idée, le bourgmestre transmet le masque que lui a confectionné une de ses deux filles. Il est orné d’une étoile caractéristique de shérif, en référence à l’un de ses surnoms familiers.